Cyrano, grand bretteur devant l’Éternel et poète virtuose, est désespérément amoureux de sa cousine Roxane. Il n’ose pas lui déclarer son amour, car il est tourmenté par son physique ingrat, et le manque de confiance en lui qui en découle.
Roxane lui demande de protéger Christian, le beau mousquetaire dont elle est amoureuse. Christian n’ose ni écrire ni parler à Roxane, tant il se sent bête. Cyrano et Christian concluent un pacte: le premier donnera les mots au second, le second prêtera virtuellement son charme au premier.
Cyrano, d’après le Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, est un drame romantique en cinq actes, écrit à l’origine pour 60 acteurs. En 1996, Blauw Vier se lança dans l’aventure avec trois acteurs/bruiteurs enthousiastes, des moyens théâtraux surannés, un tas de vieilleries bruyantes et… le feu sacré. Les techniques de l’audiodrame donnaient sa forme très particulière au spectacle : on entendait la pluie et l’orage balayer la scène, des bacs à gravier sur le plateau rendaient le son des pas qui s’approchaient, et le son d’un simple sifflet rossignol vous plongeait en plein suspense. Le résultat était humoristique et déjanté. La sentimentalité effrénée de la love story s’en trouvait relativisée, l’histoire en prenait un coup de frais, un cachet espiègle et plus crédible. Le spectacle fut accueilli à bras ouverts, tant par la presse que par le public: « un spectacle qu’il faut voir, même si l’on ne va jamais au théâtre » conseillait De Morgen à l’occasion de la série de premières
Presque 20 ans plus tard, avec une nouvelle distribution, nous nous attelons à un remake de ce spectacle à succès. Une dynamique équipe d’acteurs se lance avec le même enthousiasme dans ce nouveau Cyrano. Le point de départ est le texte de 1996, un mélange de tendre poésie et de vers de mirliton: de romantisme éthéré et de comique troupier, disons. Le format de l’audiodrame est lui aussi conservé. Le thème sous-jacent – le carcan de l’idéal de beauté imposé par la société – n’a encore rien perdu de son actualité.
« Chaque prouesse visuelle ludique apporte de l’eau au moulin de l’inventivité de ce spectacle sublime. L’équilibre obtenu entre la forme et le contenu, la technologie et la passion du jeu, fait de ce Cyrano, malgré les nombreux thèmes qui y sont traités, une représentation dont l’apparente simplicité vous prend à la gorge. » www.cuttingedge.be